5 mystères de l'allaitement

On sait finalement peu de choses sur le lait maternel.

 

Lors d'une conférence en 2016, Katie Hinde, chercheuse en lactation à l'université d'État de l'Arizona a fait remarquer qu'il y avait plus d'études sur le café, le vin ou les tomates que sur le lait maternel humain (la base de données scientifique Web of Science a identifié environ 1 200 articles scientifiques publiés en 2017 pour le terme de recherche "lait maternel", contre près de 3 500 pour le terme "tomates")…

On reconnait de nombreux bénéfices au lait maternel, et pourtant on ne sait pas tout !

La salive du bébé modifie la composition du lait maternel

Il est bien connu que le lait humain (ainsi que le colostrum, le premier lait produit après l’accouchement) contient des facteurs de protection tels que des anticorps qui aident le bébé à lutter contre les infections.

 

Mais ce n’est pas tout ! Des recherches suggèrent que les composants immunitaires du lait pourraient s'intensifier lorsque les bébés en ont le plus besoin. Une étude a montré que lorsque les mères et les bébés étaient tous deux enrhumés, les niveaux de globules blancs dans le lait étaient multipliés par 64 ! Même dans le cas où seulement les bébés étaient malades, les taux de globules blancs étaient encore multipliés par 13 [1].

 

La recherche suggère que les composants immunitaires présents dans le lait pourraient s'intensifier lorsque les bébés en ont le plus besoin.

 

Une deuxième étude a révélé que la lactoferrine - une molécule immunitaire qui remplit diverses fonctions protectrices, comme la perforation des parois des bactéries nocives - était élevée dans les semaines précédant et suivant la maladie d'un nourrisson [2].

L'explication la plus probable est que la salive de l'enfant, qui retourne dans les canaux mammaires lors de la tétée, transmet un rapport sur l'état de santé de l'enfant. L’agent pathogène est donc transféré depuis la salive du bébé et le lait maternel adapte sa composition en conséquence [3].

Le lait maternel permettrait de réguler le cycle du sommeil du bébé

L'hormone du sommeil, la mélatonine, et son précurseur, le tryptophane, sont tous deux présents dans le lait maternel et semblent fluctuer selon un cycle qui pourrait aider les bébés à s'endormir ou à se réveiller. Une étude a révélé que les niveaux de mélatonine étaient, en moyenne, près de cinq fois plus élevés dans le lait maternel produit la nuit que dans celui produit le jour [4].

 

Par ailleurs, les niveaux des hormones cortisone et cortisol sont plus élevés dans le lait maternel du matin que dans le lait produit l'après-midi, le soir et la nuit. La cortisone et le cortisol sont tous deux impliqués dans la réponse au stress de l'organisme, et le cortisol sert à donner un coup de fouet à notre physiologie lorsqu'il est temps de se réveiller [5].

 

En revanche, on ne sait pas si ces variations de composition ont un impact direct sur le cycle veille-sommeil du bébé, tout ce que nous savons c’est que les bébés vont ingérer ces composés et les assimiler. 

Le lait maternel permettrait de nourrir les (bonnes) bactéries du bébé

Le lait maternel n'est pas seulement un aliment pour les bébés, c'est aussi une nourriture pour les milliard de bactéries qui s'installent dans leur système digestif, une communauté appelée le microbiote intestinal. Des recherches récentes suggèrent que le lait maternel pourrait favoriser la croissance des bactéries qui contribuent à maintenir les bébés en bonne santé [6].

 

Le lait maternel contient près de 130 oligosaccharides différents. Ce sont des chaînes complexes de sucres présentes dans le lait maternel. Ces sucres complexes favorisent les types de bactéries intestinales capables de digérer les composés en acides gras à chaîne courte, dont les bébés ont besoin pour se développer [7].

Le lait maternel est unique à chaque instant

Aucun lait maternel ne se ressemble. Ils peuvent varier en termes de protéines, de graisses, de sucres, d'hormones et d'autres composants. Mais le lait maternel ne diffère pas seulement d'une mère à l'autre. Il peut également varier lorsque la même mère allaite différents bébés, et tout au long du développement de l'enfant.

 

Il peut également varier en fonction du sexe du bébé. En travaillant avec des singes, une chercheuse a constaté que les mères produisaient plus de lait pour leur progéniture féminine, mais du lait plus riche en graisses pour leur progéniture masculine [8]. Elle a constaté des différences similaires entre les sexes en étudiant les registres de lactation de plus d'un million de vaches [9].

 

Si ces différences se retrouvent dans le lait humain, leur compréhension pourrait permettre d'optimiser le lait maternisé ou le lait de donneuses pour les bébés qui n'ont pas accès au lait de leur propre mère, explique Hinde. Mais les scientifiques commencent à peine à caractériser ces variations et les facteurs qui les déterminent.

Le lait maternel contiendrait des cellules souches

En 2007, des scientifiques ont découvert un ingrédient inattendu dans le lait maternel humain : les cellules souches. Ces cellules conservent une flexibilité que la plupart des cellules adultes ont perdue et peuvent former une grande variété de tissus. Ces cellules traversent les parois de l'estomac des petits, circulent et se logent dans les tissus en développement de l'ensemble de leur corps. Dans une étude sur des bébés souris, ils ont observé que lorsque les bébés ont grandi, les cellules de la mère étaient toujours présentes et s'étaient transformées en tissus matures aux côtés des cellules des bébés [10].

NOS SOURCES

[1] Hassiotou, Foteini, Anna R Hepworth, Philipp Metzger, Ching Tat Lai, Naomi Trengove, Peter E Hartmann, et Luis Filgueira. « Maternal and Infant Infections Stimulate a Rapid Leukocyte Response in Breastmilk ». Clinical & Translational Immunology 2, no 4 (2013): e3. https://doi.org/10.1038/cti.2013.1.
[2] Breakey, Alicia A., Katie Hinde, Claudia R. Valeggia, Allison Sinofsky, et Peter T. Ellison. « Illness in breastfeeding infants relates to concentration of lactoferrin and secretory Immunoglobulin A in mother’s milk ». Evolution, Medicine, and Public Health 2015, no 1 (20 janvier 2015): 21‑31. https://doi.org/10.1093/emph/eov002.
[3] Al-Shehri, Saad S., Christine L. Knox, Helen G. Liley, David M. Cowley, John R. Wright, Michael G. Henman, Amitha K. Hewavitharana, et al. « Breastmilk-Saliva Interactions Boost Innate Immunity by Regulating the Oral Microbiome in Early Infancy ». PLoS ONE 10, no 9 (1 septembre 2015): e0135047. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0135047.
[4] Katzer, David, Lisa Pauli, Andreas Mueller, Heiko Reutter, Jochen Reinsberg, Rolf Fimmers, Peter Bartmann, et Soyhan Bagci. « Melatonin Concentrations and Antioxidative Capacity of Human Breast Milk According to Gestational Age and the Time of Day ». Journal of Human Lactation 32, no 4 (1 novembre 2016): NP105‑10. https://doi.org/10.1177/0890334415625217.
[5] Pundir, Shikha, Clare R. Wall, Cameron J. Mitchell, Eric B. Thorstensen, Ching T. Lai, Donna T. Geddes, et David Cameron-Smith. « Variation of Human Milk Glucocorticoids over 24 Hour Period ». Journal of Mammary Gland Biology and Neoplasia 22, no 1 (1 mars 2017): 85‑92. https://doi.org/10.1007/s10911-017-9375-x.
[6] Kirmiz, Nina, Randall C. Robinson, Ishita M. Shah, Daniela Barile, et David A. Mills. « Milk Glycans and Their Interaction with the Infant-Gut Microbiota ». Annual Review of Food Science and Technology 9, no 1 (2018): 429‑50. https://doi.org/10.1146/annurev-food-030216-030207.
[7] Miller, J. B., et P. McVeagh. « Human Milk Oligosaccharides: 130 Reasons to Breast-Feed ». The British Journal of Nutrition 82, no 5 (novembre 1999): 333‑35. https://doi.org/10.1017/s0007114599001567.
[8] Hinde, Katherine. « Richer Milk for Sons but More Milk for Daughters: Sex-Biased Investment during Lactation Varies with Maternal Life History in Rhesus Macaques ». American Journal of Human Biology 21, no 4 (2009): 512‑19. https://doi.org/10.1002/ajhb.20917.
[9] Hinde, Katie, Abigail J. Carpenter, John S. Clay, et Barry J. Bradford. « Holsteins Favor Heifers, Not Bulls: Biased Milk Production Programmed during Pregnancy as a Function of Fetal Sex ». PLOS ONE 9, no 2 (3 février 2014): e86169. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0086169.
[10] Kersin, Sinem Gülcan, et Eren Özek. « Breast milk stem cells: Are they magic bullets in neonatology? » Turkish Archives of Pediatrics 56, no 3 (1 mai 2021): 187‑91. https://doi.org/10.5152/TurkArchPediatr.2021.21006.

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