Les premiers jours d’allaitement

Les premières semaines d'allaitement sont une période d'apprentissage pour vous et votre bébé. Il faut parfois du temps pour travailler efficacement en équipe. Soyez patiente, vous vous remettez de votre accouchement. Vous avez besoin de trouver vos marques et de vous sentir à l'aise avec l'allaitement.

L'importance de la première tétée

La plupart des bébés nés à terme et en bonne santé sont prêts à commencer à téter dans la demi-heure ou les deux heures qui suivent la naissance. Ce temps peut être considéré comme une fenêtre d’opportunité. 

On recommande que les bébés soient placés en peau à peau avec la maman immédiatement après la naissance. Le contact peau à peau entre la mère et l'enfant après l'accouchement favorise l'allaitement et la création de liens affectifs [1].

 

Le breast crawl définit le passage du bébé de la position contre sa mère à celle entre les seins puis très proche du mamelon. Il est souvent difficile de déterminer quand commence le stade du breast crawl. Il peut se produire environ 30 minutes après la naissance. On va remarquer que le nouveau-né ne semble plus être au même endroit, il va ramper lentement ou faire une poussée complète avec les jambes [2]

 

Lorsque le bébé arrive, il peut masser le sein ou le mamelon, déplacer la main de la bouche vers le sein, faire sortir la langue au-dessus ou encore sucer le mamelon. Pendant ce temps, le mamelon et le sein changent de forme, car le taux d'ocytocine augmente et le mamelon se prépare à la succion [3]

 

Il faut essayer de ne pas brusquer le nouveau-né pendant cette période. Les recherches montrent que le fait de trop aider un nouveau-né à téter pendant cette première heure peut être lié à des difficultés ultérieures d'allaitement [4]. Si vous sentez en vous l’envie d’accompagner sa progression, guidez-le !

 

Les nouveau-nés réagissent à l'odeur du liquide amniotique et à celle de leur mère [5]. Une étude a montré que la température plus chaude de l'aréole agit comme un signal pour guider les nouveau-nés à commencer l'allaitement [6].

 

La première tétée offre une protection contre les infections et il a été démontré que le lait maternel prévient la mort néonatale due à la septicémie, à la pneumonie, à la diarrhée et à l'hypothermie [7]. La tétée d’accueil facilite le lien affectif entre la mère et le bébé et a un impact positif sur la durée de l'allaitement exclusif. Le premier lait  jaunâtre produit dans les premiers jours, également appelé colostrum, est une source importante de nutrition et de protection immunitaire pour le nouveau-né [8].

Le colostrum

Le premier liquide produit par les mères après l'accouchement est le colostrum [9]

Il est riche en composants immunologiques tels que l'immunoglobuline A (qui protège le bébé contre les maladies en formant une couche protectrice notamment au niveau du système digestif du bébé [10]), la lactoferrine, les leucocytes, ainsi qu'en facteurs de développement.

Un ensemble de molécules innées et multifonctionnelles assure également une protection importante contre les infections. Ces molécules sont généralement plus abondantes dans le colostrum et leur volume diminue à mesure que  la lactation s'installe et perdure. L'une des plus abondantes est la lactoferrine, une glycoprotéine liant le fer et appartenant à la famille des transferrines, qui est efficace contre un grand nombre de bactéries, de virus et de champignons différents

Le niveau moyen de facteur de croissance épidermique dans le colostrum est 2000 fois plus élevé que dans le sérum maternel.

Le colostrum contient également des concentrations relativement faibles de lactose, mais il est riche en protéines, matières grasses et vitamine A. 

 

Important: Les quantités de colostrum sont toujours suffisantes et sa composition répond aux besoins du nourrisson à sa naissance. On estime que le nouveau consomme de 25 à 56 mL de colostrum au cours de son premier jour de vie.

Encourager la succion

Afin de bien encourager la succion de bébé, il y a quelques prérequis à mettre en place pour que tout se passe au mieux. 

 

Voici quelques conseils : 

- Vérifiez que bébé ouvre bien grand la bouche pour attraper l'aréole, et pas juste le mamelon 

- Il doit être bien collé au sein, si bien que vous ne verrez pas sa bouche et ne ressentirez pas de douleur

Si besoin, vous pouvez guider votre bébé au sein.

 

N’attendez pas , dans la mesure du possible, que ses vocalises se transforment en pleurs et mettez-le au sein quand il commence à chercher ou à passer sa langue sur ses lèvres

Très vite, vous apprendrez à reconnaître les signes de votre bébé : mains à la bouche, mouvements de lèvres… et vous saurez à quel moment le mettre au sein pour qu’il soit ensuite calme et dans les meilleures dispositions pour prendre suffisamment de lait maternel. 

 

Écoutez-le, les bébés savent envoyer les signes d’une faim proche !

Bébé qui ne prend pas le sein

Il peut arriver dans certains cas que bébé refuse de prendre le sein. En général, on observe qu’il refuse de téter, il peut pleurer, courber le dos et se détourner lorsqu'il est mis au sein.

 

Il peut y avoir plusieurs causes à cela, notamment un problème physique tel que [11]

- une quantité de lait insuffisante
- Une maladie, une infection ou une douleur dans la bouche, par exemple le muguet 

- Une douleur, par exemple des tensions crâniennes après un accouchement traumatique.

 

Il peut également éprouver des difficultés pour les raisons suivantes : 

- Il suce une tétine 

- Il a des difficultés à s'attacher au sein 

- Il suffit de la pression exercée sur sa tête par une personne qui l'aide à se positionner 

- Vous secouez le sein en essayant de le fixer. 

- Vous utilisez un savon ou parfum avec une odeur prononcée : 

les bébés naissent avec une vue très limitée, et le monde hors du ventre est très stimulant et lumineux pour eux. Leur odorat prend le relais de leur vision, avant que leur vue s’affine avec le temps. L’odeur du lait maternel est très similaire à l’odeur du liquide amniotique, ce qui explique son attractivité pour le nouveau-né [12]

 

Essayez de favoriser le peau à peau, de rester proche de votre bébé. Offrez-lui le sein à chaque fois qu’il montre un signe même subtile. 

 

En cas de difficultés, vous pouvez contacter une consultante en lactation IBCLC, qui saura vous aider et identifier les éventuels problèmes, afin que tout se passe au mieux pour vous et votre bébé. 

Comment arrêter la montée de lait ?

Il se peut que vous décidiez de ne pas allaiter. Dans ce cas, il peut être utile de freiner la montée de lait, qui s’arrêtera naturellement seule en 1 à 2 semaines. 

 

Des médicaments peuvent être donnés (lisuride, cabergoline) mais surtout en cas de non allaitement pour des raisons médicales. En effet, les effets secondaires qu’ils procurent amènent les autorités de santé à les déconseiller. 

 

Certaines plantes peuvent être consommées pour diminuer la production de lait maternel. Les plus connues sont : 

La sauge, notamment à raison de 1 à 3 g de feuilles en tisane par jour [13]

Le gattilier, qui a été utilisé pour diminuer l'excès de lait maternel dans la médecine traditionnelle perse [14]

L'huile de menthe poivrée peut réduire la production de lait lorsqu'elle est utilisée en application topique [15]

 

A savoir que si vous utilisez ces méthodes, vous ne devez pas allaiter. Ces plantes doivent être utilisées si vous souhaitez arrêter la montée de lait, et non pas juste pour diminuer la production de lait tout en allaitant en parallèle. 

 

La consommation de persil est traditionnellement recommandée également [16] en décoction.

Conclusion

Les premiers jours de l’allaitement sont des moments privilégiés et inoubliables avec votre bébé. Écoutez-vous et écoutez votre bébé, vous en êtes capable. 

 

Si vous rencontrez la moindre difficulté, ou tout simplement pour être bien préparée, n’hésitez pas à faire appel à une consultante en lactation IBCLC, qui est formée et saura vous aider dans cette nouvelle aventure. 

 

Take care mama

NOS SOURCES

[1] Klaus, M. « Mother and Infant: Early Emotional Ties ». Pediatrics 102, no 5 Suppl E (novembre 1998): 1244‑46.
[2] Brimdyr, Kajsa, Karin Cadwell, Kristin Svensson, Yuki Takahashi, Eva Nissen, et Ann-Marie Widström. « The Nine Stages of Skin-to-Skin: Practical Guidelines and Insights from Four Countries ». Maternal & Child Nutrition 16, no 4 (2020): e13042. https://doi.org/10.1111/mcn.13042. 
[3] Brimdyr, Kajsa, Karin Cadwell, Kristin Svensson, Yuki Takahashi, Eva Nissen, et Ann-Marie Widström. « The Nine Stages of Skin-to-Skin: Practical Guidelines and Insights from Four Countries ». Maternal & Child Nutrition 16, no 4 (2020): e13042. https://doi.org/10.1111/mcn.13042.
[4] Brimdyr, Kajsa, Karin Cadwell, Kristin Svensson, Yuki Takahashi, Eva Nissen, et Ann-Marie Widström. « The Nine Stages of Skin-to-Skin: Practical Guidelines and Insights from Four Countries ». Maternal & Child Nutrition 16, no 4 (2020): e13042. https://doi.org/10.1111/mcn.13042.
[5] Vaglio, Stefano. « Chemical communication and mother-infant recognition ». Communicative & Integrative Biology 2, no 3 (2009): 279‑81.
[6] Zanardo, Vincenzo, et Gianluca Straface. « The Higher Temperature in the Areola Supports the Natural Progression of the Birth to Breastfeeding Continuum ». PLOS ONE 10, no 3 (27 mars 2015): e0118774. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0118774. 
[7] Ekubay, Meseret, Aster Berhe, et Engida Yisma. « Initiation of breastfeeding within one hour of birth among mothers with infants younger than or equal to 6 months of age attending public health institutions in Addis Ababa, Ethiopia ». International Breastfeeding Journal 13, no 1 (23 janvier 2018): 4. https://doi.org/10.1186/s13006-018-0146-0.
[8] « Indicator Metadata Registry Details ». https://www.who.int/data/gho/indicator-metadata-registry/imr-details/early-initiation-of-breastfeeding-(-) 
[9] Ballard, Olivia, et Ardythe L. Morrow. « Human Milk Composition: Nutrients and Bioactive Factors ». Pediatric clinics of North America 60, no 1 (février 2013): 49‑74. https://doi.org/10.1016/j.pcl.2012.10.002. 
[10] Gopalakrishna, Kathyayini P., Benjamin R. Macadangdang, Matthew B. Rogers, Justin T. Tometich, Brian A. Firek, Robyn Baker, Junyi Ji, et al. « Maternal IgA Protects against the Development of Necrotizing Enterocolitis in Preterm Infants ». Nature Medicine 25, no 7 (juillet 2019): 1110‑15. https://doi.org/10.1038/s41591-019-0480-9. 
[11] « Management of Breast Conditions and Other Breastfeeding Difficulties ». In Infant and Young Child Feeding: Model Chapter for Textbooks for Medical Students and Allied Health Professionals. World Health Organization, 2009. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK148955/. 
[12] Badiee, Zohreh, Mohsen Asghari, et Majid Mohammadizadeh. 2013. « The Calming Effect of Maternal Breast Milk Odor on Premature Infants ». Pediatrics & Neonatology 54 (5): 322‑25. https://doi.org/10.1016/j.pedneo.2013.04.004. 
[13] Eglash, Anne. « Treatment of Maternal Hypergalactia ». Breastfeeding Medicine 9, no 9 (1 novembre 2014): 423‑25. https://doi.org/10.1089/bfm.2014.0133. 
[14] « Chasteberry ». In Drugs and Lactation Database (LactMed). Bethesda (MD): National Library of Medicine (US), 2006. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK501807/. 
[15] Eglash, Anne. « Treatment of Maternal Hypergalactia ». Breastfeeding Medicine 9, no 9 (1 novembre 2014): 423‑25. https://doi.org/10.1089/bfm.2014.0133. 
[16] Eglash, Anne. « Treatment of Maternal Hypergalactia ». Breastfeeding Medicine 9, no 9 (1 novembre 2014): 423‑25. https://doi.org/10.1089/bfm.2014.0133.

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